Comment manager par la confiance ? (2/2)
La confiance est un élément clé pour les organisations et le management.
Un responsable qui n’impulse pas la confiance dans son management n’arrivera jamais à créer un esprit d’équipe favorisant la motivation et la performance.
J’irais même plus loin : inutile de mettre en place une stratégie managériale si elle n’est pas soutenue par la confiance.
On parle de management par la confiance mais je considère plus que le management est synonyme de confiance.
Imaginez Paul manager depuis des années ; il intègre une nouvelle équipe et il est sur la défensive ; ses mauvaises expériences ont pris le dessus sur son niveau de confiance, après tout chacun veut tirer la couverture à soi, quitte à écraser ses partenaires… Quelle croyance limitante !
Quelles sont les conséquences pour lui, son équipe, son service selon vous ? Désastreuses : pas de management, pas de collaboration, pas d’innovation… Le chaos, je vous l’assure. Cela aboutira en un cercle vicieux pour tous, et confortera encore et encore le ressenti de Paul en lui procurant une méfiance de plus en plus grandissante. Après tout, n’est-ce pas la faute de cette équipe si les conflits sont permanents ? Je l’entends penser qu’il avait bien raison de ne pas avoir donné sa confiance. Mais qui a montré la direction à prendre, le tempo ?
Un des premiers principes est que pour recevoir la confiance des autres, il est important de commencer par donner sa confiance aux autres. De montrer l’exemple.
Vous êtes peut-être en train de penser « pas si facile que cela… » et je vous l’accorde.
Posez-vous 5 minutes. Que voulez-vous vraiment ?
Être à l’aise dans votre mission de manager ou être constamment sous tension ? Car il s’agit bien de cela !
D’autres principes sont à connaître sur la confiance :
La confiance est un choix, un état d’esprit.
La confiance se travaille, se nourrit.
La confiance est transmissible.
La confiance est une énergie.
La confiance est une source d’intelligence collective.
La confiance n’exclut pas le contrôle, la négociation, les désaccords.
La confiance prône le droit à l’erreur.
La confiance est un signe puissant de reconnaissance (base de la motivation).
Alors, comment faire ?
En premier lieu : avoir confiance en soi
Les personnes qui ont du mal à donner leur confiance ont souvent peu voire pas de confiance en elles. Une personne qui a une haute et stable confiance en elle, sait qu’il n’y a qu’un cas qui peut mettre à mal la confiance, c’est la trahison ; et dans ce cas, cette même personne saura comment faire pour rebondir et y faire face. De plus elle ne se laisser pas entraîner par des pensées généralistes comme par exemple : « Tout le monde est narcissique, on ne peut compter que sur soi… »
La trahison est un acte fort et violent souvent isolé et heureusement rare ; elle ne peut être confondue avec le désaccord, le conflit, la maladresse…
2. En deuxième lieu, se poser les bonnes questions
- Que peut m’apporter la confiance réciproque au sein de mon service, pour la réussite des objectifs et pour le bien-être de chacun ?
- Que peut m’apporter la méfiance au sein de mon service, pour la réussite des objectifs et pour le bien-être de chacun ?
Et décidez.
3. Développer une posture « gagnant-gagnant »
Développer cette posture c’est savoir que :
vous avez de la valeur (il ne s’agit pas ici des compétences mais de votre identité professionnelle et personnelle) et
les autres ont aussi de la valeur même s’ils se trompent parfois ou qu’ils ont de drôles d’idées.
En confortant cet état d’esprit, naturellement la confiance que vous dégagerez sera ressentie automatiquement par les autres, car vous serez en congruence
Favoriser une posture « gagnant-gagnant » c’est aussi asseoir sa légitimité de leader en sachant être ferme, juste, ouvert et curieux.
4. Accepter les différences
Nous n’avons pas tous la même histoire, et heureusement ! Accepter les différences c’est nourrir le collectif par une manne de connaissances et de compétences en instaurant le participatif, le partage, l’innovation. Cela n’empêchera en rien que vous soyez reconnu comme le décisionnaire.
C’est ainsi développer l’intelligence collective qui est un processus souverain d’amélioration continue. Et cerise sur le gâteau : cela favorisera l’autonomie des collaborateurs pour la progression individuelle et du groupe.
5. Communiquer régulièrement
Communiquer est une compétence clé du manager qui demande un bon nombre de savoirs et d’expériences.
Dans le cas de la confiance, il s’agit ici de mettre en place des règles claires de fonctionnement de l’équipe. Et oui, pour être pérenne, la confiance doit être définie par le groupe et soutenue par des règles.
Donner du sens, expliquer les résultats attendus, informer sur vos « non-négociables »…
C’est aussi développer l’écoute active, donner du feed-back et parler vrai.
C’est surtout accepter que l’on ne soit pas tous d’accord.
Attention : cette démarche pourra prendre du temps surtout si votre service a souffert d’un manque de confiance et de reconnaissance. Dans ce cas, l’équipe aura besoin de preuves, de faits, d'actes...Persévérez, et soyez exemplaire. Cela en vaut la peine.